Si vous avez une oreille tournée vers la France, vous avez probablement entendu parler de Free.fr qui vient d’activer un “filtre anti-publicité” chez une partie de ses clients. Il s’agit de ceux équipés de la Freebox V6.
Ceci amène un problème éthique, dans le style totalitaire.
Ceci amène un problème économique, pour les sites qui vivent de la publicité pour rester gratuits.
On se rappellera des gesticulations de la Belgique en 2009 pour bloquer www.stopkinderporno.com et renvoyer vers la Federal Computer Crime Unit. Plus récemment le blocage du site The Pirate Bay qui renvoyait aussi vers la FCCU.
Ceci était mis en place au moyen de serveurs DNS menteurs. Free utilise maintenant la même technique pour faire disparaître les images publicitaires.
Voici le mécanisme: Le site web contenant de la publicité fait appel à des agences pour mettre du contenu publicitaire dans des cadres délimités à cet effet. L’agence est contactée via son URL, par exemple DoubleClick.net.
Le système DNS me dit que l’adresse IP de DoubleClick.net est 70.32.146.212.
Sauf chez Free, où ça renvoie vers une autre adresse IP appartenant à Free. A cette adresse, le serveur web répond invariablement à toutes les demandes par une page vide (et comptabilise certainement ces demandes).
Un fournisseur d’accès à Internet a-t-il le droit d’imposer celà ? Belle question d’éthique.
Certains y voient un bras de fer commercial entre Free et Google. Le second utilise gracieusement les tuyaux de Free pour y déverser ses terabytes de vidéos Youtube (et aussi les publicités, car ne l’oublions pas Google est aussi la plus grosse agence de pub de la planète !)